Entretien avec Didier Marie
Au fil de nos rencontres avec les elbeuviens lors des réunions publiques, je me rends compte qu’il s’agit de soucis liées aux quotidiens, aggravés par des éléments d’ordres nationaux.
Je m’explique.
Même si nous avons beaucoup fait durant ce dernier mandat, la question de la vitesse des voitures dans la ville et de la propreté revient régulièrement.
Sur la vitesse automobile, la ville s’est fortement engagée en menant des actions de prévention auprès des scolaires, de sensibilisation auprès des jeunes mais à aussi mené des actions de répression en lien étroit avec la police nationale. A mon sens, les deux vont de pair et le résultat ne se mesurera qu’avec l’habile combinaison des deux. C’est aussi un problème de mentalités que beaucoup d’élus rencontrent dans leur ville.
Sur la propreté, les elbeuviens sont de plus en plus sensibles à ces questions et c’est une bonne chose. Cela montre qu’ils aiment l’environnement de leur ville, qu’ils apprécient leur cadre de vie et qu’ils veulent le préserver. La ville y est bien évidemment pour quelque chose. Nous avons doublé nos agents en charge de la propreté de la ville, équipé nos agents d’une moto-crotte, changé notre balayeuse etc…Malgré tout, il nous faut encore lutter contre l’incivisme des gens qui ne respectent pas les règles évidentes du « vivre ensemble ». Nous continuerons à le faire.
Enfin, ces réunions sont l’occasion pour de nombreuses personnes de regretter les mesures qui les frappent de « plein fouet. »
La baisse du pouvoir d’achat est régulièrement évoquée, on nous évoque le prix des médicaments qui augmentent, les craintes de voir disparaître la sécurité sociale, la CAF après les tribunaux. Les élus que nous sommes deviennent le réceptacle des frustrations des habitants et de leur désarroi.
Votre projet fait une large place a la citoyenneté notamment par la participation des habitants, comment cela pourra t-il se concrétiser dans le quotidien?
Je pars d’abord d’un constat.
La société actuelle a fait une large place au repli sur soi, au chacun pour soi et je le regrette. Elle valorise la compétition, la réussite, l’individualisme au détriment du collectif ou de la solidarité. Depuis un an, nous avons donné une impulsion forte à notre action : celle de la citoyenneté. Nous poursuivrons dans le prochain par une série de projets nouveaux.
Je pense qu’il appartient au maire d’une commune de ne pas laisser s’installer cet état de fait et de résister. Pour résister, je propose de rendre les elbeuviens acteurs de leur cité et non plus consommateurs.
Les cafés citoyens permettront de débattre ensemble de la vie de la commune en renforçant la démocratie locale, les « goûters mémoires vivantes » serviront aux elbeuviens de connaître l’histoire et l’identité de la ville et de la transmettre aux générations futures.
Pour la sécurité des enfants aux abords des écoles, les parents seront mis à contribution par la mise en place d’un « pedibus » afin de ramener les enfants dans leur école.
Les contrats étudiants seront renforcés et ils permettront une meilleure implication des étudiants dans le tissu associatif local.
Tous ces projets devront s’enrichir des échanges réguliers que je souhaite avoir avec la population afin de construire ensemble la ville.